|
La fertilisation
Comme pour toute culture, la fertilisation des prairies doit
permettre de couvrir au mieux les besoins des plantes en veillant
à ne pas appauvrir les sols, ni à exagérer
les apports. L’objectif de rentabilité n’implique
pas nécessairement la recherche de la production la plus
élevée possible. Il faut plutôt viser l’autonomie
en alimentation animale, avec une quantité et une qualité
de fourrages répondant aux besoins du cheptel, tout en
préservant l’environnement. Un excès d’azote
soluble dans les fourrages n’est pas sans risque pour le bétail : baisse de
l’appétit, besoins énergétiques accrus,
voire intoxication et mortalité, surtout au printemps et
en automne, lorsque les températures sont basses et l’ensoleillement
réduit.
Il existe trois grandes lois de fertilisation :
1. Compenser les exportations
Les exportations d’éléments minéraux
par les récoltes doivent être compensées par
des restitutions pour éviter l’épuisement
du sol.
Figure 1. Base de raisonnement de la fumure en prairie (Knoden, 2007)
2. Loi du minimum
Le rendement d’une culture est fixé
par le niveau de l’élément le plus limitant.
Pratiquement, c’est souvent l’azote qui a l’action
la plus marquée. Les autres éléments nutritifs
(potasse, phosphore, soufre… ou oligo-éléments)
peuvent cependant aussi devenir limitants (figure 2, d’après
www.unifa.fr).
Figure 2. Représentation de la loi du minimum (Unifa, 2007)
3. Loi des accroissements moins que proportionnels (loi de Mitscherlich)
Figure 3. Représentation de la loi de Mitscherlich (knoden, 2007)
Les augmentations de rendement obtenues par application de doses
croissantes d’un élément fertilisant sont
de plus en plus faibles au fur et à mesure que les doses
apportées augmentent (loi de Mitscherlich). La recherche
du rendement maximum n’est pas économiquement justifiée
: les coûts occasionnés pour obtenir le dernier kilo
d’herbe seront beaucoup plus importants que la valeur de
ce kilo d’herbe !
Les données de la figure suivante illustrent la loi des
rendements marginaux décroissants dans le cas d'une application
croissante d'azote sur des prairies de fauche en Moyenne Belgique
(Deprez et al., 2005) et en Haute Belgique (Toussaint,
1991).
Figure 4. Evolution des rendements d'une prairie de
fauche en fonction de la fertilisation azotée (Knoden, 2007)
Dans cet exemple, si on fixe à 0,70 € (prix 2007)
la valeur marchande de l’unité d’azote et à
0,07 € celle d’un kilo de matière sèche
(MS) d’herbe sur pied, l’apport d’une unité
d’azote devrait produire au moins 10 kg de MS supplémentaire
pour être économiquement justifié. Ce seuil
économique est atteint avec le niveau de fertilisation
de 175 unités d’N/ha en Haute Belgique et de 325
unités en Moyenne Belgique. Au delà, l’azote
est prélevé avec une moindre efficience par les
plantes. La partie non prélevée peut être
perdue dans l’environnement, ce qui explique que le PGDA
limite les apports totaux en azote.
Rechercher une disponibilité suffisante
de tous les minéraux
Le pH du sol joue un rôle important dans la disponibilité
des éléments minéraux pour les plantes. Selon
le caractère plus ou moins acide ou basique du sol, certains
éléments sont plus ou moins assimilables. De ce
point de vue, des valeurs de pH H2O comprises entre 6,2 et 6,6
représentent un bon compromis. Le pH KCl à atteindre
se situe quant à lui aux environs de 5,6.
Figure 5. Disponibilité des éléments
minéraux en fonction du pH (D'après Pettinger dans
Soltner, 1979)
Le chaulage est détaillé
dans la rubrique entretien de la prairie.
Respecter la réglementation en
vigueur
Les quantités maximales épandables autorisées
sont fixées de manière à conserver la qualité
des eaux.
Il existe aussi des périodes réglementaires pour
l'épandage
des engrais.
Plus d'info sur Nitrawal.be ou sur Agr'eau
Documents téléchargeables
Knoden D., Lambert R., Nihoul P., Stilmant D., Pochet P., Crémer S., Luxen P., 2007. Fertilisation raisonnée des prairies. Les livrets de l'Agriculture n°15. SPW. 45 p.
|
|