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La fertilisation phospho-potassique
Dans la plante, à quoi sert le phosphore
et le potassium ?
Le phosphore (P)
Le phosphore intervient dans la plupart des processus
physiologiques et favorise la croissance et le développement racinaire
surtout dans les premiers stades de végétation, la précocité
(à l'inverse de l'azote) et la résistance au froid. Le phosphore
est également un facteur de qualité. Il favorise aussi les
phénomènes de fécondation, de mise à fruit,
de maturité des organes végétatifs.
Chez l'animal, le phosphore est très important
pour la santé et la croissance.
Le potassium (K)
Dans la plante, le potassium favorise la synthèse
des glucides et leur transport vers les organes de réserve. Il
participe aussi aux transferts d'eau et à la fabrication des protéines.
Il favorise également la résistance à la sécheresse,
aux gelées, à la verse et aux maladies cryptogamiques.
En ce qui concerne les besoins des animaux, le potassium
est toujours fourni en quantité suffisante dans les rations à
base d’herbe, ce qui n'est pas toujours le cas des autres minéraux.
Le calcul de la fertilisation phospho-potassique
Tous les éléments nécessaires au calcul de la fertilisation azotée sont expliqués dans le livret n°15.
Les indices de nutrion phospho-potassique
L’analyse de l’herbe est un outil de diagnostic
de l’état de nutrition phospho-potassique de la prairie qui
peut utilement compléter l’analyse de sol. Elle fournira
des renseignements qui permettent d’affiner la fertilisation P-K
des prairies de plus de deux ans. En effet, les analyses de sol ne permettent
pas, par exemple, de caractériser précisément la
bio-disponibilité du phosphore, dont une part importante est liée
à la matière organique du sol. De plus, l’analyse
de sol ne prend pas en compte le niveau d’intensification qui pourtant
conditionne les besoins des plantes en minéraux.
Si une bonne concordance existe entre les conseils de
fertilisation potassique basés sur l’analyse de sol et ceux
basés sur l’analyse d’herbe, il en va tout autrement
pour la fertilisation en phosphore (Limbourg, 2001). Des essais ont montré
que des sols avec des teneurs en phosphore proches des 3,5 mg/100g (teneur
faible) peuvent être associés à des indices de nutrition
phosphorique très satisfaisants. Ces prairies, pas plus que celles
présentant de bonnes teneurs en phosphore dans le sol, n’ont
pas répondu significativement à des apports importants de
phosphore. Ces observations soulignent bien les limites d’un conseil
de fertilisation uniquement basé sur les analyses des teneurs du
sol en phosphore.
Le diagnostic obtenu par l'analyse d'herbe repose sur
l’équilibre entre les éléments minéraux
N, P et K qui composent les tissus végétaux lorsque les
conditions de croissance sont optimales.
Des relations entre la teneur en azote et la teneur en
P ou en K ont été établies en situation de nutrition
P et K satisfaisante (Salette et Huché, 1991). Sur cette base,
des indices de nutrition peuvent être calculés :
pour le phosphore : iP = 100 P%/(0,15 + 0,065
N%)
pour le potassium : iK = 100 K%/(1,6 + 0,525 N%) |
Par exemple, si les teneurs de l’herbe en N, P
et K sont respectivement de 2,5 %, 0,3 % et 2,6 %, les indices de nutrition
phospho-potassique sont respectivement : iP= 96 et iK= 89.
Documents téléchargeables
Knoden D., Lambert R., Nihoul P., Stilmant D., Pochet P., Crémer S., Luxen P., 2007. Fertilisation raisonnée des prairies. Les livrets de l'Agriculture n°15. SPW. 45 p.
Mathot M., Vermeiren E., Lambert R., 2009. Indices de nutrition
minérale et ensilage d'herbes : évaluation et validation
de leur utilisation pour la détection des déficiences
en prairies. UCL - Rapport final de la recherche collective subvention
2741/1 DGARNE. Mars 2009. 16 p.
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